"Pour Maman", dessin filmé sonore,3mn, 2002.

 

C'était à l'École des beaux-arts de Paris, sur un mur, une projection. Sur une feuille blanche, grande comme l'écran, une main dessine de la pointe d'un pinceau, en noir, de grandes lignes incurvées, un paysage, des collines, des vallées, des maisons. le pinceau figure tout cela en accéléré. Voici des petits bonshommes et puis, soudain, des bruits et des traits qui ressemblent à des tirs, à de la mitraille. Mais cela ne paraît pas vrai. Pas réaliste du tout. Comme un jeu.
Puis apparaissent des taches comme des éclats de bombes. le dessin noircit, s'empêtre dans les traits, les éclats qui noircissent tout cela tandis que le rythme s'accélère. Alors, au milieu de cette noirceur, dans la partie la plus claire, au milieu de l'oeuvre, la main écrit « Pour maman», figure un soleil à droite, une lune à gauche.
Happy End?
Non: la lune devient noire.
Et le soleil aussi.

Michel Nuridsany 2003